Compte rendu du stage de kônan-ryû - 12/13 décembre 2009
Durant ces deux jours Lionel a démontré les bases de son école de karaté : le kônan-ryû. Le kônan-ryû est un karaté issu de l'Uechi-ryû, c'est à dire d'une école provenant de la boxe du tigre, du dragon et de la grue blanche. Mais sans les déviances ni la modernisation, le kônan-ryû a su garder sa pratique proche des origines chinoises. De plus, à travers la proximité au niveau pratique du kingai-ryû de Matayoshi shinko, la pratique de Lionel est très axé sur les principes de la grue blanche du Fujian (Bai He Quan).
Ainsi on a travaillé les renforcements (kitae waza) avec efficacité, respect du corps humain, basé sur une pratique longue, graduelle, progressive en ayant pour objectif la pratique à long terme. Les renforcements se présentent sous plusieurs faces. Tout d'abord renforcement de la ligne d'attaque, c'est à dire frapper sans être dévié, en étant lourd et puissant. Renforcement des techniques de défense, en appréhendant moins le contact, en conditionnant le membre pour le contact, mais aussi renforcement des techniques de percussion pour un maximum de dégats.
Du fait que la stratégie du combat est un affrontement à courte distance, il convient de travailler en ce sens, ainsi on travaille le muchimi, c'est à dire les mains collantes et les renzoku (ou drill, flow: les enchainements fluides).
Et ainsi il aura montré les fondements de sa pratique, la rencontre entre le dur et le doux, entre le rigide et le flexible, entre le gô et le jû, entre le gai et le nûn... entre le kô et le nan... Symbiose entre ces deux extrêmes que Lionel arrive à transmettre avec passion et professionnalisme et de façon très ludique (bien que parfois pas très indolore).
Lionel a donné durant ce stages tous les principes de combat de son école avec des applications pédagogiques et des démonstrations par la pratique.
Mais malgré ça... il y a une chose de déçevant, à la fois pour l'animateur du stage mais aussi et surtout pour l'organisateur de l'évènement: Serge.
J'ai toujours cru que le monde des arts martiaux était une grande confrérie où l'on se respecte les uns les autres, où l'on s'intéresse à ce que fait l'autre, pour s'enrichir et enrichir sa pratique personelle ("entraide et prospérité mutuelle" disait Jigoro Kano sensei pére du judo moderne) et je dois bien me rendre a l'évidence que non, pas du tout!
Chacun est bien au chaud dans sa propre discipline et observe les autres du coin de l'oeil, prêt à critiquer, mais aussi prêt à voler la moindre technique sans partage ni communication en prétendant que celle-ci fait partie du style depuis belle lurette mais qu'elles avaient été perdu puis retrouvé. Bref, on refuse l'échange et le partage tout en se cachant derrières des mensonges pour justifier telle ou telle pratique.
Il est vrai qu'aller vers une discipline vraiment différente, c'est reconnaitre que notre propre discipline a des faiblesses et des lacunes, mais au lieu de se voiler la face, pourquoi ne pas, au contraire,combler ces lacunes? Mais pour ça il faut bien s'avouer que l'on n'est peut-être pas le meilleur professeur du monde, et que l'on ne sait pas tout (même si nous sommes "encensés" par nos éleves). D'ailleurs comment pourrait-on tout savoir? Nous ne sommes que des hommes avec nos forces mais surtout nos faiblesse.
C'est au contact des autres que l'on peut progresser. Le pire des pièges est celui des grades, plus nous prenons du "galon" et plus nous hésitons à nous confronter aux autres: comment un gradé 4ème dan pourrait-il apprendre quelque chose d'un 2ème ou d'un 3ème dan? Alors forcément, on reste bien protégé dans sa discipline, là où on est reconnu et "admiré", en évitant soigneusement d'aller là où cette fabuleuse image chargée d'égo pourrait s'effriter. En fait l'égo entretient une forme de crainte et un faux respect. Mais si nous arrivons à passer au-delà de cela, au-delà de cette forme d'auto-satisfaction, alors s'installe une espèce "d'harmonie" où l'on va pouvoir croiser des gens (peu importe le niveau), apprendre d'eux et s'enrichir et prospérer mutuellement.
Personellement, j'essaye d'être dans cette optique, sans être non plus un bisounours qui aime tout le monde aveuglément: je respecte ceux qui veulent bien m'enseigner avec sincérité et sans arrière-pensées. J'ai appris de beaucoup de gens, surtout de mes éleves (anciens et nouveaux), de toutes les disciplines que j' ai croisé (karaté, judo, kyusho, eskrima, systéma, aikido, jodo....). Tou cela pour dire que, lorsque je vois que l'on se retrouve en très petit nombre à un stage d'une discipline (ici le karaté konan-ryu) d'une richesse extraordinaire qui peut apporter a beaucoup, encadrée par un instructeur plus que compétent (mais malheureusement pas connu et "seulement" 3ème dan) dont la publicité et l'annonce ont été fait dans tous les clubs de karaté du coin mais aussi dans les clubs d'autres disciplines, je me dis que tous les beaux principes des arts martiaux portées, clamés et défendus par tous ces pratiquants vertueux, ne sont finalement que du vent. Par la même occasion, je voudrais en profiter pour remercier encore le noyau dur de pratiquants qui viennent à nos stages peu importe la discipline, et échangent, reçoivent et donnent toujours dans un excellent exprit et il va de soit que cet article ne les concerne pas.
Serge Rebois, 14 décembre 2009
Ainsi on a travaillé les renforcements (kitae waza) avec efficacité, respect du corps humain, basé sur une pratique longue, graduelle, progressive en ayant pour objectif la pratique à long terme. Les renforcements se présentent sous plusieurs faces. Tout d'abord renforcement de la ligne d'attaque, c'est à dire frapper sans être dévié, en étant lourd et puissant. Renforcement des techniques de défense, en appréhendant moins le contact, en conditionnant le membre pour le contact, mais aussi renforcement des techniques de percussion pour un maximum de dégats.
Du fait que la stratégie du combat est un affrontement à courte distance, il convient de travailler en ce sens, ainsi on travaille le muchimi, c'est à dire les mains collantes et les renzoku (ou drill, flow: les enchainements fluides).
Et ainsi il aura montré les fondements de sa pratique, la rencontre entre le dur et le doux, entre le rigide et le flexible, entre le gô et le jû, entre le gai et le nûn... entre le kô et le nan... Symbiose entre ces deux extrêmes que Lionel arrive à transmettre avec passion et professionnalisme et de façon très ludique (bien que parfois pas très indolore).
Lionel a donné durant ce stages tous les principes de combat de son école avec des applications pédagogiques et des démonstrations par la pratique.
Mais malgré ça... il y a une chose de déçevant, à la fois pour l'animateur du stage mais aussi et surtout pour l'organisateur de l'évènement: Serge.
J'ai toujours cru que le monde des arts martiaux était une grande confrérie où l'on se respecte les uns les autres, où l'on s'intéresse à ce que fait l'autre, pour s'enrichir et enrichir sa pratique personelle ("entraide et prospérité mutuelle" disait Jigoro Kano sensei pére du judo moderne) et je dois bien me rendre a l'évidence que non, pas du tout!
Chacun est bien au chaud dans sa propre discipline et observe les autres du coin de l'oeil, prêt à critiquer, mais aussi prêt à voler la moindre technique sans partage ni communication en prétendant que celle-ci fait partie du style depuis belle lurette mais qu'elles avaient été perdu puis retrouvé. Bref, on refuse l'échange et le partage tout en se cachant derrières des mensonges pour justifier telle ou telle pratique.
Il est vrai qu'aller vers une discipline vraiment différente, c'est reconnaitre que notre propre discipline a des faiblesses et des lacunes, mais au lieu de se voiler la face, pourquoi ne pas, au contraire,combler ces lacunes? Mais pour ça il faut bien s'avouer que l'on n'est peut-être pas le meilleur professeur du monde, et que l'on ne sait pas tout (même si nous sommes "encensés" par nos éleves). D'ailleurs comment pourrait-on tout savoir? Nous ne sommes que des hommes avec nos forces mais surtout nos faiblesse.
C'est au contact des autres que l'on peut progresser. Le pire des pièges est celui des grades, plus nous prenons du "galon" et plus nous hésitons à nous confronter aux autres: comment un gradé 4ème dan pourrait-il apprendre quelque chose d'un 2ème ou d'un 3ème dan? Alors forcément, on reste bien protégé dans sa discipline, là où on est reconnu et "admiré", en évitant soigneusement d'aller là où cette fabuleuse image chargée d'égo pourrait s'effriter. En fait l'égo entretient une forme de crainte et un faux respect. Mais si nous arrivons à passer au-delà de cela, au-delà de cette forme d'auto-satisfaction, alors s'installe une espèce "d'harmonie" où l'on va pouvoir croiser des gens (peu importe le niveau), apprendre d'eux et s'enrichir et prospérer mutuellement.
Personellement, j'essaye d'être dans cette optique, sans être non plus un bisounours qui aime tout le monde aveuglément: je respecte ceux qui veulent bien m'enseigner avec sincérité et sans arrière-pensées. J'ai appris de beaucoup de gens, surtout de mes éleves (anciens et nouveaux), de toutes les disciplines que j' ai croisé (karaté, judo, kyusho, eskrima, systéma, aikido, jodo....). Tou cela pour dire que, lorsque je vois que l'on se retrouve en très petit nombre à un stage d'une discipline (ici le karaté konan-ryu) d'une richesse extraordinaire qui peut apporter a beaucoup, encadrée par un instructeur plus que compétent (mais malheureusement pas connu et "seulement" 3ème dan) dont la publicité et l'annonce ont été fait dans tous les clubs de karaté du coin mais aussi dans les clubs d'autres disciplines, je me dis que tous les beaux principes des arts martiaux portées, clamés et défendus par tous ces pratiquants vertueux, ne sont finalement que du vent. Par la même occasion, je voudrais en profiter pour remercier encore le noyau dur de pratiquants qui viennent à nos stages peu importe la discipline, et échangent, reçoivent et donnent toujours dans un excellent exprit et il va de soit que cet article ne les concerne pas.
Serge Rebois, 14 décembre 2009
En conclusion: un grand merci à Lionel pour avoir dirigé le stage, un grand merci à Fabien d'avori servi de serpillère et surtout un grand merci à Serge pour l'organisation et pour avoir permis que cet évènement ait lieu... bien que peu suivi.
La session du samedi
Travail des "mains collantes" (muchimi)
Travail des low-kick sur bouclier
Explications sur l'ancrage
Renforcement des doigts pour les nukite et autres frappes spécifiques des Uechi-ryû, kônan-ryû
Session du dimanche
enchainement des coups de pieds circulaire lourd avec engagement de la hanche
Enroulement de la colonne : échauffement pour le travail de la grue blanche
Les participants du dimanche matin
